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Le commerce extérieur

Le commerce extérieur
Date de mise à jour : mai 2023 Nouvelles données prévues : mai 2024

Près de 67 milliards d’euros d’échanges avec l’étranger en 2022

Le continent européen, premier partenaire commercial de la région

Troisième année totalement atypique pour le commerce extérieur : après le covid de 2020 et la reprise de 2021, la guerre en Ukraine et le retour de l’inflation sont venus bouleverser les échanges mondiaux en 2022. En France, le déficit commercial se dégrade de 78 Md€ sur un an et atteint le niveau record de 164 Md€. 86 % de cette dégradation provient directement de la facture énergétique. Pour autant, le nombre d’entreprises exportatrices progresse pour atteindre près de 144 400 exportateurs, un point haut historique.

En Pays de la Loire, importations et exportations sont en forte progression par rapport à 2021, notamment du fait de la hausse de la valeur des marchandises, en particulier des biens énergétiques. Les exportations ont dépassé leur niveau de 2019. Les exportations progressent sur un an de 36 % et les importations de 51 %.

En 2022, les exportations des Pays de la Loire se montent à 25,3 milliards d’euros, soit 4,4 % des exportations françaises. Cette part est inférieure au poids de la région en France au regard des nombres d’habitants (5,9 %), d’emplois (5,9 %) ou de la richesse produite (5,2 % du PIB national). La région se positionne au 10e rang national, elle gagne une place par rapport à 2021.

Les Pays de la Loire comptent près de 5 100 entreprises, ayant leur siège en région, présentes à l’export. Près de la moitié des exportations ligériennes (48 %) sont ainsi réalisées par des entreprises dont le siège se trouve en Pays de la Loire. Les États-Unis, l’Allemagne, et la Belgique sont les principales destinations des produits ligériens.

Les flux commerciaux en Pays de la Loire
en 2022

Montant
millions €
Exportations25 316
Importations41 545
Solde commercial16 229
Source : Douanes
© Airbus

En 2022, le déficit commercial de la région a quasiment doublé. Ce déficit est largement expliqué par l’essor des achats de produits énergétiques (pétrole brut et gaz naturel) dans un contexte de hausse des prix du pétrole et de dégradation de la parité euro-dollar.
Une fois encore, les flux de la région demeurent très dépendants des importations liées à l’activité du Port de Nantes Saint-Nazaire, de la raffinerie Total et de la centrale de production électrique de Cordemais. A l’opposé, les exportations sont elles très sensibles au plan de charge des Chantiers de l’Atlantique, compte-tenu de la valeur des navires vendus, souvent autour du milliard d’euros l’unité. De plus, l’ouverture en mai 2018 de la ligne transocéanique Milk Run Atlantic qui permet le transport de colis aéronautiques d’Airbus entre les sites de Montoir-de-Bretagne et de Mobile (Alabama) influence également les exportations et donc le solde commercial de la région : Montoir-de-Bretagne est désormais un hub incontournable dans la logistique internationale du groupe Airbus.

L’industrie, le moteur de la présence des départements à l’export

En 2022, le poids des flux de la Loire-Atlantique surpasse largement ceux des autres départements en grande partie du fait de la localisation du grand port autonome. Pour autant, de grandes entreprises, installées dans les 5 départements de la région, sont souvent des moteurs des exportations : Airbus, Vuitton, Chantiers de l’Atlantique, Longchamp, Manitou, Michelin, Thales, Beneteau, Scania, Toyota, Renault, Fleury Michon, Pasquier, Bunge…

Les exportations dans les 5 départements ligériens

Montants exportés
millions €
Part dans
les exportations
régionales
Part dans
l’emploi total
régional
Loire-Atlantique12 76350,4  %40,9 %
Maine-et-Loire5 46621,6 %20,8 %
Mayenne1 8277,2 %7,7 %
Sarthe2 71610,7  %13,4 %
Vendée2 54410,1  %17,1 %
Source : Douanes

Quelques précautions avant d’analyser les données du commerce international des Pays de la Loire

Les données sur les importations et les exportations publiées par la Direction générale des douanes et droits indirects, à l’échelle de la région, doivent être interprétées avec précaution pour plusieurs raisons.

  1. Elles portent indifféremment sur des biens d’équipements ou de consommation (consommation finale) et des biens intermédiaires destinés à être réintroduits dans un processus de production.
    Conséquence de la fragmentation des processus de production à l’échelle internationale, les échanges de biens intermédiaires représentent désormais environ la moitié de l’ensemble des échanges commerciaux de la France. Le contenu en importations des exportations augmente au fur et à mesure de l’internationalisation de l’économie et notamment de la croissance des échanges intragroupes.
    En Pays de la Loire, une très large part des échanges du secteur aéronautique s’inscrit dans le cadre d’un processus de fabrication coordonné à l’échelle européenne voire mondiale notamment  entre les unités de production du groupe Airbus et ses fournisseurs et sous-traitants. Les tronçons d’avions produits dans les usines Airbus de Nantes et Saint-Nazaire sont envoyés à Hambourg ou Toulouse pour assemblage final. Dans ce dernier cas, les flux domestiques n’apparaissent pas dans les chiffres régionaux du commerce international.
  2. Les échanges sont décrits au lieu de destination ou au lieu de départ des marchandises, qui peut respectivement différer des lieux de consommation finale ou de production.
  3. Les résultats à l’échelle régionale dépendent non seulement des caractéristiques de la demande régionale et du tissu productif local mais aussi de la localisation géographique de la région (présence d’un port, région frontalière) ou de choix logistiques des entreprises (plateforme de distribution). Exemple : si le terminal de Montoir réceptionne à lui seul une grande partie des importations françaises d’aliments pour le bétail, il approvisionne tout l’ouest de la France et, plus largement, le territoire national.

Le solde commercial régional ne peut donc pas être interprété sans tenir compte de l’ensemble de ces éléments. Un déficit commercial n’est donc pas systématiquement lié à des performances médiocres des entreprises locales à l’international.